Nous sommes en Juin 2009 et Antoine brillant étudiant prépare une thèse sur les maladies neuro musculaires. Son chemin est donc tout tracé et les directeurs de thèse sont très confiants sur sa réussite. Mais l’adage « ne pas crier victoire trop vite » prend tout son sens lorsque que Pierre Bergé, à l’époque Président du Sidaction rédige un tweet en Novembre 2009 qui sera relayé dans les médias, dans lequel il accuse le Téléthon de « Paralyser le générosité des Français ». C’est la douche froide car quelques semaines plus tard le Téléthon prend la décision de geler toutes les demandes de financement.

À 21 ans, c’est la première fois qu’Antoine fait face à un obstacle et en réponse, il prend la décision de tout plaquer. Il lui faudra 10 ans pour assumer cette décision (par égo oui surtout…) et comprendre que cette épreuve était finalement un mal pour un bien. Ce rêve de devenir chercheur ce n’est pas le sien mais celui de ses parents.

Petit dernier d’une fratrie, c’est à l’âge de 6 ans qu’il prend conscience de l’importance de rester à sa place pour ne pas déranger, faire ce que l’on attend de lui et rentrer sagement dans le moule familiale.

Aujourd’hui, Antoine a 34 ans et il a fait le choix de parler une autre langue et d’assumer ses choix. Il est le seul entrepreneur dans une famille de fonctionnaire. Un métier qui suscite des interrogations et craintes pour ses proches mais, qui lui permet enfin d’exprimer qui il est.

Après ses études, Nadine a envie d’entreprendre dans la communication responsable et éco-conçu. Un secteur qui correspond en à ses convictions. Après plusieurs projets plus ou moins fructueux, Nadine comprend qu’elle a besoin de s’associer pour réussir.

Une rencontre et un coup de coeur professionnel plus tard, Nadine monte une agence de communication avec Alice rencontrée peu de temps auparavant. Cette agence aura pour nom « La Superette » et répondra à leurs exigences en termes de valeurs. 3 mois après le début du projet, tout se passe pour le mieux entre les deux associés qui se font rapidement connaître sur la place clermontoise.

Mais c’était sans compter sur le confinement pour redistribuer les cartes de leur binôme. Durant cette période, Nadine n’a qu’une seule hâte : retourner au coworking. Alors qu’Alice s’épanouie pleinement à travailler de chez elle. Une différence de perception et des chemins de vie différents qui conduiront non sans efforts au bout d’un an à la fermeture de l’agence.

Aujourd’hui, l’entente est au beau fixe entre les deux ex-associées et Nadine est chargée de communication à Clermont Auvergne Pépite. Une excellente façon de rassembler deux choses qui lui tiennent à coeur : l’entreprenariat et le fait de travailler en équipe au service d’une mission qui fait sens.

Pendant 15 ans, Anne est professeur des écoles. Un métier qui ne la passionne pas et qui la conduira au trois B (burn-out, brown-out, bore-out). Une période difficile qui lui permet toutefois de changer de vie et de devenir entrepreneur. Mais rapidement, elle se rend compte que le fait d’être seule va être compliqué.

C’est de cette envie de se rassembler et de partager les problématiques d’entrepreneurs que le mouvement féminin Les Badass Le Gang voit le jour. Un réseau qui correspond pleinement à ses valeurs : un regroupement exclusivement féminin et bienveillant. Les premières réunions se passent très bien et Anne a des étoiles plein les yeux avec de grandes ambitions pour son projet.

Seulement l’ambiance se détériore suite à l’adhésion de nouvelles personnes. Par manque de confiance en elle, Anne sent que les choses lui échappe et que le projet ne correspond plus à ses valeurs mais n’ose pas y mettre un terme.  Au bout de 3/4 mois, elle décide de mettre fin au projet. Une décision dure à prendre mais qui s’avère essentiel pour sa santé mentale et physique.

Aujourd’hui elle est encore dans une phase d’acceptation sur cette situation qui a remis en question ses convictions et qui a notamment donnait raison aux stéréotypes sur l’entente féminine. Avec le recul, Anne met l’accent sur le fait de se faire confiance et de suivre ses ressenties.

Antoine Besse a subit un grave accident : une voiture l’a percuté alors qu’il était à vélo. Son bras gauche est semi paralysé et l’équipe médicale ne peut pas se prononcer sur l’issue. À cette époque, Antoine donne tout son temps à son emploi, à sa passion du rugby et le reste de son temps à sa compagne. Les semaines passent et un nouveau rendez-vous met fin à ses espoirs puisque le chirurgien lui annonce qu’il ne pourra plus refaire de sport.

Une rencontre avec un paratriathlète de la région avec la même pathologie lui redonne de l’espoir. Il s’intéresse au paratriathlon et prend une claque. Lui aussi, il veut montrer que c’est possible !

Le week-end avant son opération a lieu le premier triathlon de la région à St-Remy-sur-Durolle. Cette course restera son plus beau souvenir même si les résultats n’étaient pas au rendez-vous. L’objectif était de passer la ligne d’arrivée et c’est chose faite.

Pour Antoine, il est essentiel de se fixer des objectifs atteignables et ne pas se laisser décourager par la peur des autres. En complément du triathlon, il intervient dans les écoles pour sensibiliser les jeunes au port du casque à vélo et fait des conférences pour raconter son histoire et en inspirer plus d’un.

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